Description du projet
Le contexte du projet
En 2024, le trafic mondial a dépassé les 4,8 milliards de passagers et devrait doubler d’ici vingt ans selon les prévisions de l’Association internationale du transport aérien. Or en parallèle de ces perspectives de croissance, le secteur s’est fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Décarboner le secteur aérien représente toutefois un réel défi compte tenu des contraintes de poids des appareils et de l’autonomie de navigation nécessaire.
Les principaux leviers d’action identifiés qui permettraient d’y parvenir sont :
- l’amélioration de l’efficacité énergétique des appareils,
- la baisse de l’intensité carbone de l’énergie consommée,
- le report modal (choix d’un autre moyen de transport),
- et la réduction du niveau de trafic.
Le projet DEZiR vise à contribuer à la mise en œuvre du 2ème levier grâce à la production de carburant d’aviation durable qui viendrait remplacer le carburant fossile utilisé aujourd’hui.
Ce projet s’inscrit par ailleurs dans un contexte réglementaire favorable, grâce aux mandats d’incorporation dans les avions de ce carburant de synthèse imposés par l’Union Européenne sur le court et long terme (règlement ReFuelEU).
Principe du projet
Le projet DEZiR consiste en la production de carburant d’aviation durable (aussi appelé e-SAF) à Petit-Couronne, à partir de CO₂ biogénique1 capté en sortie de la chaudière biomasse de BEA située à Alizay. Le CO₂ serait acheminé sous forme gazeuse par canalisation d’Alizay à Petit-Couronne.
Le schéma de principe du projet
La synthèse de l’e-SAF à Petit-Couronne se déroulerait en 3 étapes :
- Production d’hydrogène par électrolyse de l’eau qui serait puisée dans la Seine ;
- Combinaison des molécules d’hydrogène et de CO₂ (acheminées depuis Alizay) en méthanol ;
- Combinaison des molécules de méthanol entre elles pour produire de l’e-SAF par un procédé appelé « méthanol-to-jet ».
À partir des 350 000 tonnes de CO₂ capturées chez BEA, le projet DEZiR devrait produire jusqu’à 81 000 tonnes d’e-SAF par an. Selon la méthode de calcul de l’ADEME, cette quantité d’e-SAF en remplacement du kérozène d’origine fossile permettrait d’éviter l’émission de plus de 5 millions de tonnes de CO₂ pendant les 25 ans d’exploitation du projet.
La capacité de production annuelle de DEZiR (81 000 tonnes d’e-SAF par an) permettrait de fournir un plein décarboné à 4 500 avions moyen-courrier (type A320) ou de décarboner 8 000 allers-retours Paris-Berlin par an.
La localisation envisagée du projet est idéale car :
- à proximité immédiate du réseau de pipelines de transport de carburant reliant le Havre aux aéroports de la région parisienne (le LHP). L’e-SAF produit par DEZiR y serait directement injecté, ne générant ainsi pas de trafic localement ;
- proche des ressources nécessaires à la production d’e-SAF (CO₂ biogénique, eau et électricité) disponibles localement.
Localisation du projet DEZiR
Le raccordement électrique
Du fait de sa production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, le projet nécessiterait une alimentation électrique dédiée et serait donc relié au réseau français de transport d’électricité géré par RTE. Une capacité totale de 399 MW a été réservée auprès de ce dernier, qui en tant que co-maître d’ouvrage du projet s’occupera de la réalisation du raccordement électrique des installations à Petit-Couronne.
La ligne de 225 000 volts envisagée serait en partie aérienne puis souterraine ou totalement souterraine depuis le poste électrique de Grand-Couronne situé à 4 km du site du projet DEZiR.
Calendrier
Les chiffres du projet
1 – CO₂ biogénique : Selon l’ADEME le carbone biogénique est le carbone contenu dans la biomasse d’origine agricole ou forestière, émis lors de sa combustion ou dégradation, ainsi que celui contenu dans la matière organique du sol. Il ne provient pas de source fossile (gaz naturel, charbon ou pétrole).